L’UVSQ met en place une stratégie pour rapprocher ses laboratoires et ses chercheurs des entreprises afin de trouver de nouveaux financements et répondre concrètement à leurs besoins en R & D. Explications avec Féthi Ben Ouezdou, vice-président de l’UVSQ en charge de la recherche et de l’innovation.
COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS QUE L’UNIVERSITÉ VERSAILLES-SAINT- QUENTIN CHERCHE DE PLUS EN PLUS À S’OUVRIR AU MONDE DE L’ENTREPRISE ?
Féti Ben Ouezdou : Il y a un changement de paradigme qui doit s’opérer dans le finan- cement de la recherche. Depuis 2013, une des missions de l’université est de transfé- rer les résultats de ses recherches dans le monde socio-économique. Nos chercheurs ont énormément d’idées qui restent par- fois au stade du prototype. Nous voulons aujourd’hui avoir une démarche collaborative en lien étroit avec les besoins des entreprises. Au-delà des grands groupes industriels, il y a aussi les PME qui n’ont pas les moyens de développer ces recherches et avec qui nous pouvons travailler.
COMMENT ALLEZ-VOUS PROCÉDER ?
F.B.O. : Dans les Yvelines il y a un poten- tiel de plus de 10000 entreprises. Nous voulons d’abord entrer en contact avec une centaine d’entre elles, puis engager un tra- vail étroit avec une dizaine sur des contrats de recherche, sur des thèses de doctorants.
Nous voulons aussi encourager la création de start-up par nos chercheurs. Au niveau de Paris-Saclay, il existe le programme SATT (Société d’accélération de transfert de tech- nologie) pour développer des projets inno- vants. Cela peut se faire par les chercheurs ou en lien avec des entreprises.
QUELS LABORATOIRES SONT LES PLUS CONCERNÉS ?
F.B.O. : Nous comptons au total 33 labo- ratoires en histoire, économie, sciences, ingénierie informatique, science de la santé, gestion, spatial et mathématique. Parmi les plus connus il y a le Latmos à Saint-Quentin qui travaille sur des programmes spatiaux. Un des instruments de Philaë (mission Rosetta) émane de ce laboratoire. Notre laboratoire de chimie étudie les matériaux innovants, ses chercheurs ont travaillé avec les construc- teurs automobiles sur les pots catalytiques et les matériaux nécessaires pour capter les particules. Nous avons aussi un labora- toire d’ingénierie des systèmes qui fait des recherches sur la robotique. Nos chercheurs sont aujourd’hui parmi les seuls au monde à travailler sur la domestication de l’hydrau- lique qui permettra de reproduire un muscle biologique. Ces découvertes pourront servir à concevoir un exo squelette pour redonner l’usage de ses jambes à un paraplégique par exemple. Ils ont travaillé aussi sur le “LIFI” (Light Fidelity), une technologie de commu- nication par la lumière qui a donné naissance à une de nos meilleures start-up.
Article publié dans le n°1 de SQYInnovations