Pourquoi avoir décidé de faire équipe ensemble ?
Bérengère Morel : En fait, à la base, on devait être trois à participer, avec Axel, un étudiant de 5e annéeégalement spécialisé en Motion Design. Mais comme il a eu beaucoup de travail à faire, il n'a finalement pas pu se libérer pour la Jam. On s'est donc retrouvés à faire équipe tous les deux.
Baptiste Fauchille : Au final, ce n'était pas si mal : on a réussi à bien s'entendre et à faire du bon boulot.
BM : Oui. Avec le recul, on se dit qu'être seulement tous les deux au lieu de trois nous a avantagés...
BF : À trois, on aurait eu trop de contraintes dans la réflexion et dans la répartition du travail mais aussi pour réunir les projets avant le rendu. Cela aurait peut-être compliqué le processus.
Quand le thème « le savoir sur le bout des doigts » a été donné à 19 h, quelle a été votre première réaction ?
BF : Je crois que toute la salle était vraiment surprise mais les organisateurs nous ont vite rassurés en nous disant que, même si un sujet était donné, nous étions assez libres sur la partie créative.
BM : Du coup, on a commencé par se demander ce qui pouvait avoir un lien entre le motion design et le bout des doigts. On a tout de suite pensé à l'utilisation d'un clavier et des raccourcis qu'on connaît par cœur.
BF : Pour un motion designer, les raccourcis, c'est essentiel. Ça permet d'être plus productif.
BM : Après avoir creusé l'idée - on a bien passé une bonne heure juste sur la réflexion et la recherche d'inspirations - , on est finalement partis la réalisation d'une vidéo qui donne vie à des formes et se termine sur une baseline : « Donner la vie avec le bout des doigts ». Ensuite, on a fait la conception ensemble.
BF : En deux heures, on était plutôt contents de ce qu'on a pu sortir.
Est-ce que vous vous êtes inspirés d'un cours ou d'un projet réalisé à e-artsup pour justement relever ce défi ?
BF : On avait eu un sujet en début d'année qui consistait à partir d'un carré, faire « n'importe quoi » et revenir sur ce carré. Pour cette jam, on a un peu fait la même chose.
BM : L'idée, c'était d'avoir une réalisation plus fluide, plus propre. Vu le temps imparti, c'était mieux de ne pas se lancer dans des illustrations trop fouillées.
BF : On a vraiment misé sur la simplicité et ça a payé.
Outre la fierté d'avoir terminé premiers, qu'est-ce que vous retenez de cette jam ?
BM : En plus de notre petit trophée, on a tous les deux gagné une suite Adobe Creative Cloud pendant un an.
BF : C'était aussi l'occasion de rencontrer des grands noms du graphisme et du motion design qu'on admire et qui étaient présents à la soirée et dans le jury.
BM : Il y avait notamment Mattias Peresini, connu sous le pseudo de Mattrunks pour ses tutoriels motion design, le réalisateur Günther Gheeraert et Michael Chaize, creative cloud evangelist à Adobe.
Ça vous a donné envie de participer à de prochaines jam ?
BF : Carrément, s'il y a d'autres opportunités. Après, même si gagner est l'objectif au départ, c'est surtout l'occasion de passer un bon moment : on se fait des contacts, on goûte au stress, à la pression...
BM : Et ça permet d'avoir un rendu à la fin qu'on pourra utiliser plus tard dans notre showreel de 5e année par exemple. C'est forcément positif !
Pourquoi avoir voulu participé à cette jam ?
Arnaud Lai Tham : En regardant des vidéos du concours sur Internet, je trouvais que les briefs étaient plutôt cool et que l'ambiance avait l'air fun. Du coup, comme Hélène et moi étions sur la même longueur d'onde et aimons particulièrement le flat design, je lui ai demandé si elle voulait s'inscrire et elle a accepté.
Hélène Lozon : On avait déjà eu l'occasion de travailler ensemble sur des projets à l'école mais ça faisait quelque temps déjà qu'on voulait participer à un concours. Comme on trouvait sympa le principe proposé par Adobe, on s'est laissé tenter.
ALT : Et puis, comme je suis plutôt illustratif et qu'Hélène a beaucoup de technique, notre association fonctionne bien.
Pourquoi avoir choisi de concourir dans la catégorie Design ?
HL : Au niveau de nos compétences et du temps imparti, on se disait que c'était peut-être simple de partir sur la création d'un visuel.
ALT : Deux heures, c'est relativement court. Pour exemple, on a passé une demi-heure sur l'idée en elle-même et la mise en page. Il a donc fallu être très rapide pour réaliser le tout. C'était difficile, si bien qu'on a même failli ne rien rendre à la fin ! On a réussi à terminer au dernier moment. D'ailleurs, on ne s'attendait vraiment pas à gagner.
Quelle a été justement votre proposition autour du thème « le savoir sur le bout des doigts » ?
HL : Quand le sujet est tombé, on a eu une sorte d'illumination.
ALT : En fait, on aime tous les deux cuisiner. Ce thème tombait donc plutôt bien !
HL : On est partis sur une idée de recette à connaître par cœur qu'on a déclinée comme « la recette de la créativité » pour un bon graphiste avec de nombreux petits éléments : un iPad, un crayon, un téléphone, du café, etc. On s'est inspiré du flat design : on a travaillé sans contours, avec des formes assez simples et des couleurs plutôt accueillantes.
Qu'est-ce qui fait que vous avez gagné ?
HL : Je pense que c'était parce que notre proposition était très actuelle. Il y avait de belles créas chez les autres équipes mais elles faisaient peut-être plus « dessin animé ».
ALT : Les membres du jury nous l'ont même dit : s'ils avaient été clients, ils auraient acheté notre affiche car le visuel répondait parfaitement au brief de départ.
En plus du trophée, qu'avez-vous remporté ?
HL : On a gagné un an de Creative Cloud, c'est-à-dire toute la suite de logiciels Adobe. C'est plutôt cool, même si le fait d'avoir pu rencontrer le jury et qu'il ait apprécié notre travail était déjà gratifiant en soi.
ALT : Je retiens surtout la reconnaissance et les rencontres. Échanger et recevoir des conseils de Günther Gheeraert, une personne que je suis sur Facebook dont j'adore le travail, c'était vraiment sympa.
Vous allez poursuivre le projet ?
HL : Oui, on y pense car, en deux heures, on a pu rendre quelque chose mais pas encore ce qu'on voulait vraiment. On va donc le retravailler et surement faire une version animée.
Au final que retenez-vous de cette jam ?
ALT : L'ambiance bon enfant qui était géniale, les conférences organisées et les gens super chaleureux. Cela donne envie d'en faire d'autres.
HL : Au début, j'avais un peu peur : comme c'était un concours, je pensais que ça allait être du genre « chacun pour soi » mais en fait pas du tout. C'était vraiment une bonne expérience qui nous a permis de voir ce qu'on était capables de faire en un temps donné.
Retrouvez également l'interview de Bérengère Morel et Baptiste Fauchille (e-artsup promo 2016), vainqueurs de la catégorie Motion Design