Intervenir en milieu carcéral, pour un artiste, ce n'est ni proposer une animation culturelle destinée à occuper les détenus, ni fournir une simple prestation technique. C'est, le plus souvent, confronter sa trajectoire, ses savoirs-faire, ses ambitions et ses idées à un contexte très différent de ceux dans lesquels il œuvre habituellement.En rencontrant cet univers conçu pour gérer la privation de liberté, l'artiste découvre des lieux, des contraintes techniques, juridiques et réglementaires, enfin des situations humaines qui ne peuvent qu'interroger sa pratique et les missions qu'il se donne.
L’objectif de cette journée ne sera donc pas de montrer des oeuvres, ni de débattre de leur valeur esthétique, mais bien de donner à entendre un discours qui n’apparait pas dans les productions ni dans les dossiers des artistes : méthodes de travail, interrogations éthiques, difficultés techniques et organisationnelles, répercussions des expériences sur leur travail artistique, définition et redéfinition des enjeux sociaux et des missions de l’artiste.
L'élaboration de ce discours sera pour ces artistes une occasion de mettre en commun des problématiques, mais aussi de faire connaitre leurs questionnements aux professionnels des secteurs concernés, et enfin de nourrir une réflexion plus globale sur les ambitions de l’art dans le contexte du social.
Journée co-organisée par
L’association les 2 maisons,
le Conseil général de l’Isère et
le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation de l’Isère)