Ultramarin de Vannes 2021 - Gourcʼhemennoù (1) hag skrogn (2) chez BNW

En 2012 déjà les pointes métalliques des bâtons de marche nordique étaient dans le collimateur de certains élus du littoral breton.

Le grand quotidien local « Ouest France » du 18/08/2012 se faisait en effet l’écho d’Yvon Bonnot, maire de Perros-Guirec (Côtes d’Armor) qui prétendait se battre contre les « dégâts » de la marche nordique. « C'est scandaleux, s’enflammait-il à l’époque, ils labourent le sentier. Ils n'ont aucun respect pour l'environnement ! » en parlant des marcheurs nordiques. Et, illico il s’empressa de signer un arrêté municipal sur sa commune interdisant les embouts métalliques au motif qu’ils présentaient un risque pour la préservation de la végétation et pour la pérennité des sentiers côtiers.

En 2013, deux marcheurs de BNW découvraient l’Ultramarin et... les insultes en breton ! Une mégère en furie, déchaînée, s’était en effet distinguée en criant sur les pauvres marcheurs nordiques au prétexte qu’ils  n'avaient pas mis d'embouts en caoutchouc sur leurs « penn  bazh »(3).  « Penn boultouz ! » (Tête de baudroie !), « Genou krampouezh ! » (Face de crêpe) et autres « Gwiz ! ! » (vieille truie)... répliquèrent alors  quelques marcheurs locuteurs natifs bretons. 

Ce n’est donc pas nouveau…  Et ce qui devait arriver arriva avec cet arrêté municipal de dernière minute pris par le maire de Séné rendant obligatoire l’usage de patins en caoutchouc pour la marche nordique de l’Ultramarin.

Certes, sur des portions fragiles de certains sentiers - tels que les secteurs humides, les sentiers dunaires ou les rochers - nous pourrions craindre un décapage des sols et de leur végétation. Mais sur les sentiers ordinaires, quels impacts peuvent avoir les pointes, excepté de minuscules trous rapidement rebouchés ?

Messieurs les Maires de Perros-Guirec, de Séné et autre Ile aux Moines, pensez-vous réellement que les marcheurs nordiques n’aient aucun respect pour l’environnement ? Burgundy Nordic Walking, comme la plupart des autres clubs de marche nordique, pratique cette activité en pleine nature. En Bourgogne Franche Comté, l’association évolue dans des forêts classées Natura 2000 abritant orchidées homme pendu, gentianes jaunes, courlis cendrés, faucons pèlerins et des espèces rares et protégées comme la lucane cerf-volant ou le scarabée pique-prune. L'association est très sensibilisée sur la nécessité de protéger une biodiversité riche mais néanmoins fragile. Dès sa création en 2015, BNW a d’ailleurs élaboré une « Charte pour la Protection de l'Environnement ». L’une des orientations choisies en 2020 par BNW dans son Projet Sportif et Associatif  s’intitule  « Agir pour protéger la biodiversité ». Par ailleurs, BNW a obtenu en 2017 et en 2019 le « Trophée Sport et Environnement » de la Ville de Dijon et, en 2020, la DREAL Bourgogne Franche Comté a décerné un prix à BNW pour ses actions « en faveur de la protection de la Qualité de Air ».

Non, messieurs les Maires du littoral breton, les marcheurs nordiques ne sont pas de ceux qui n'ont « aucun respect pour l’environnement ». Bien au contraire, ils le respectent et ils le font respecter. Et ils aiment votre région, ses « fez noz », ses « kouign amann », ses « krampouez », son cidre doux, ses « ribines » (4), Gilles Servat, Tri Yann et l'andouille de Guéméné. 

Par ailleurs, les bonnes règles de la marche nordique  imposent  un geste précis, un planté de bâton suivi d’une poussée efficace. La présence de pads sur les bâtons n’est pas compatible avec cette gestuelle. De l’avis général, si l'annonce de dernière minute de l'obligation de marcher avec des pads est reconduite pour la prochaine édition de l’Ultramarin, cela sonnera probablement le glas d’une épreuve qui était jusqu’à présent l’une des plus belles et des plus disputées du circuit MNT. Adieu alors  les retombées économiques d'un évènement d'importance sur Vannes et sa région.

Les conditions météo n'étaient favorables pour aucun marcheur nordique  ce matin là. Seuls les escargots sur le dos des BNW ont du apprécier ce temps humide. « Goéland qui s'gratte le gland, signe de mauvais temps! Goéland qui s'gratte le c.., pas bon non plus ! » dit un proverbe breton. Et, au départ de Séné, les goélands se grattaient beaucoup, beaucoup...  Entre la pointe du Bil et le magnifique site de Port Anna, les goélands ne se grattèrent  plus du tout mais ils se mirent soudainement et prudemment à l'abri. « Quand les mouettes ont pied, il est temps de virer...»  disent les pêcheurs bretons. Mais pour les marcheurs nordiques pas question de virer !  Bravement ou résignés, ils affronteront  un déluge de pluie, de vent et de grêle. De vrais guerriers !

Malgré les contraintes des pads et de la météo, les neufs vaillants marcheurs de BNW Dijon s’en tireront finalement pas trop mal, avec de bonnes moyennes et même quatre très bons classements. 

Résultats de BNW :

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  Dominique Nicolas 1er M7 en 3 :36 :52 (7,83 km/h) et ce malgré deux pénalités

  
  


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  Gisèle Bonnivert 2ème M3 en 3 :41 :51 (7,65 km/h) que nous saluons à nouveau car elle rejoint Raphael Nadal à la prochaine saison.

  
  


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  Eric Rousset 3ème M5 en 3 :13 :46  (8,76 km/h), juste derrière l’ancien BNW Patrick Maréchal, vainqueur à deux reprises sur cette épreuve,

  
  


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  Marie-Claire Giordano 2ème M8 en 4 :29 :47 (6,2 km/h) qui n'en revient toujours pas de ce brillant résultat...

  
  


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  Gérard Gaudillière en 3 :44 :43 (7,56 km/h)

  
  


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  Laurence Briotet (7,17 km/h), Dominique Amiot (6,94 km/h), Jean-Luc Tournadre (6,93 km/h) et Serge Foucaud (6,1 km/h, dans le «  lagen » (5) du début à la fin).

  
  

Merci aux bénévoles et à l'organisation de l'Ultramarin qui, malgré toutes les contraintes auxquelles elle a du faire face, a réussi à organiser cette épreuve. Merci aussi aux anonymes qui ont encouragé les concurrents sur le parcours et bravo à Christiane Salvi, Julie Bigard, Angélique Doms, Sébastien Dos Santos, Christophe Guillemin, Yann Riou, brillants vainqueurs de cette épreuve. Bravo à tous les autres concurrents, à l’infatigable Patrick et à sa team de La Rochelle, au Chti Franky à qui l’on souhaite bon rétablissement après sa chute dans un buisson, à l’incontournable Claude Larmoyer, notre chroniqueur national, à Bruno Brun et Pierre Malet ses acolytes, à Christian Couderc (quel retour !), à l’espiègle Jean Pierre Kolasinski. Merci à Maryvonne, Nolwenn, Nadine, Loïc, Jean-Yves.… et à tous ces guerriers et guerrières anonymes d’un jour qui - quoiqu’en disent certains maires du littoral breton - ne s’attaquent pas à l’environnement mais qui, au contraire, le respectent et font vivre le sport et la Bretagne.

(1) Gourcʼhemennoù  : Félicitations 

(2) skrogn : grognements

(3) penn  bazh : bâton

(4) ribine : chemin.

(5) être dans le lagen : être dans le coltard.