A
Monsieur Le Président de la cour
Européenne des Droits de l’Homme
Bd de Waterloo 115 Bruxelles
OBJET : Revendication des déportés de l’Algérie de l’année 1975.
Monsieur le Président ;
Nous avons l’honneur de vous exposer notre cas ci-après :
Après 35 années de souffrance et de supplices, plusieurs centaines de milliers de Marocains expulsés d’Algérie en 1975 rompent le silence et décident de porter leur problème devant toutes instances internationales.
Cette tragédie humaine date de décembre 1975 lorsque l’Algérie décida d’expulser abusivement des centaines de milliers de citoyens et citoyennes Marocains établis en toute Légalité sur le territoire Algérien. L’Etat Algérien a lancé cette opération de représailles contre une population désarmée dont le seul tort était d’avoir choisi de s’installer en Algérie.
La décision saugrenue et grotesque est intervenue en réaction à la Marche Verte Marocaine deux mois auparavant, au courant du mois de novembre de la même année.
À l’époque, l’Etat Algérien voulait faire payer ce qu’il appelait, lui, «l’invasion du Sahara par la population marocaine». Il alla même jusqu’à qualifier ladite marche de « Marche Noire» en mettant à exécution son dessein d’expulsion massive de 350. 000 Marocains d’Algérie. Les consignes, faisaient état d’une Expulsion, sans préavis et dans des conditions abominables, de l’ensemble de cette Communauté.
Une longue marche «déshonorante» qui avait conduit et contraint ces milliers d’émigrés Marocains d’Alger, d’Oran, de Tlemcen, d’Annaba, de Constantine, et de Bechar… d’abandonner leurs biens (meubles et immeubles, commerces, bijoux, comptes bancaires…), leurs familles et leurs enfants (pour les couples mixtes qui constituent la majorité), vers les frontières, du côté de la ville d’Oujda et Figuig. Pourchassés et traqués dans tout le territoire, mal traités, arrêtés et emprisonnés dans « des camps de concentration », les Marocains subiront tous les supplices avant de rentrer au Maroc, le Cœur plein d’amertume envers les autorités algériennes qui les a sacrifiés pour des raisons politiques dont ils n’étaient pour rien à l’époque !
Le mot d’ordre a été donné le jour de l’Aïd El Adha (Aïd El kebir). Au lieu de le fêter en toute quiétude, nous faisions l’objet d’une chasse à l’homme sans précédent et d’un nettoyage ethnique ordonné en haut lieu et exécuté par les forces de l’ordre Algériennes (services secrets, armée, police, gendarmerie) qui avaient pour mission de nous chasser en dehors de l’Algérie.
Les témoignages de quelques Marocains expulsés, semblent verser dans la même tragédie qui restera dans les annales de l’histoire des relations entre les deux pays : arrestations, expropriations, Confiscations, fouilles, insultes, reconductions à la frontière dans des conditions barbares et inhumaines.
A l’époque, le pouvoir militaire en Algérie, avec à sa tête, le défunt HOUARI BOUMEDIENE, mettra son armée en alerte maximale tout le long de la frontière avec le Maroc.
La toute puissante police politique du régime, responsable de la lutte contre la subversion et responsable de la sécurité de l’Etat va juste remettre à jour la technique d’expulsion expérimentée par les Algériens à plusieurs reprises et notamment après la guerre des Sables en 1963. Mais, cette fois-ci, à plus grande échelle. Le service Action, connu pour ses actions spéciales sera appelé à gérer la logistique et le déroulement de l’opération d’expulsion. Pour répondre à la Marche Verte, les Services Algériens tenteront même d’arrondir les chiffres pour arriver au même chiffre mobilisé par L’Etat Marocains lors de la Marche Verte, soit 350 000.
Les Expulsés Marocains ont été spoliés de leurs biens et éloignés de leurs familles.
Plus de 350 000 Marocains, soit pas moins de 45 000 familles, ont décidé de porter plainte afin de faire prévaloir leurs droits.
Aussi avons-nous l’honneur, Monsieur le président, de vous demander de bien vouloir nous appuyer pour :
- protester contre l’expulsion arbitraire dont ont été victimes plus de 45.000 familles Marocaines en 1975.
- Demander des excuses officielles de la part du Pouvoir Algérien, en faveur des déportés marocains.
- Restituer nos biens spoliés.
- Indemniser et réparer les préjudices subis.
- Obtenir l’abrogation de l’article 42 de la loi des finances 2010 de la conservation foncière qui stipule la confiscation des biens abandonnés !
Veuillez agréer Monsieur le président, l’expression de mes meilleurs remerciements
Paris le 24/10/2011 Le président de l’AEDMEAF
France