ROBERTO ZUCCO de Bernard Marie KOLTES

Proposé par l'association LA COMPAGNIE DE LA BOBINE


Du 30/09/2017 au 01/10/2017
   Voisins-le-Bretonneux (78960)


                                                                           Argument de Roberto Zucco (… et la gamine)


Emprisonné pour le meurtre de son père, Roberto Zucco s’évade. Il assassine sa mère, puis rend visite à la gamine qu’il a violée. Il assassine un inspecteur de police, etc… La gamine quand à elle est coincée entre une soeur qui veut la préserver et un frère qui veut la vendre à un mac !
Pas très joli tout ça… et encore, vous n’avez rien vu. Un vrai conte extraordinaire de la folie ordinaire…


                                                                            Lettre d’intention


On le sait, certains faits relatés dans Roberto Zucco sont inspirés de l’actualité de février 1988 lorsque l’identité d’un assassin surnommé « le tueur fou », ou encore « l’assassin de la pleine lune », est révélée grâce au témoignage d’une jeune fille de 16 ans. Il s’agit de Roberto Succo. Koltès a largement puisé dans la sinistre biographie de Succo, mais également dans la retransmission télévisée, non moins sinistre, de l’exécution en public des otages de Gladbeck en août de la même année.
Ces assassins ont défrayé la chronique et fasciné les téléspectateurs de l’époque. Comment ne pas être séduit par les images du jeune Roberto Succo, aux allures magnifiques d’athlète, se payant un streap-tease sur le toit de sa prison et haranguant en slip la foule ahurie avec l’assurance d’un tribun.
Koltès aurait-il succombé lui aussi ? Sur la quatrième de couverture de « Roberto Zucco » aux « Editions de minuit » on peut lire : « Un trajet invraisemblable, un personnage mythique, un héros comme Samson ou Goliath, monstres de force, abattus finalement par un cailloux ou par une femme. B.M.K. »
Les proches des victimes de Succo ont été choquées, on a peu de mal à le comprendre. Après avoir lu Zucco, il y a de quoi être intrigué par cet exergue si maladroitement dissimulé. Que veut nous dire Koltès avec cette phrase si trivialement vraie et si profondément insupportable ? Insupportable à tel point que j’ai un moment douté de la pièce devant une telle provocation. Mais qui pourrait être inspiré par une vision si trivialement vraie pour lui et si profondément insupportable pour les autres si ce n’est Roberto ! Le décalage koltèsien ne nous ferait-il pas entrevoir les actes de Succo et des assassins de Gladbeck à travers le regard de Zucco ? Et à travers ce regard prismatique Roberto deviendrait enfin accessible et dévoilerait l’étrangeté de sa logique hors norme, que nous autres appelons sa folie. Lui faire dire enfin : « Je suis le meurtrier de mon père, de ma mère, d’un inspecteur de police et d’un enfant ».


                                                                               L’auteur


Bernard Marie Koltès (1948-1989) est considéré aujourd’hui comme l’un des dramaturges français majeurs de la fin du vingtième siècle. Il considère avoir écrit sept pièces traduites dans une trentaine de langues. « Retour au désert » entre au répertoire de la comédie française en 2007. Le nom de Koltès est indissociable de celui de Patrice Chéreau. Koltès a approché Patrice Chéreau en 1979, voulant faire de lui « son » metteur en scène. Ce dernier, découvre en Koltès un auteur loin de son univers théâtral de l’époque mais dit de ses textes « … s’il y avait une certitude que j’avais, c’est qu’il y avait une langue, un usage du français et un usage d’une langue théâtrale, mais inouïe. Ca c’est la première réaction que j’ai eue… ».
Koltès devra patienter jusqu’en 1983 pour voir « Combat de nègre et de chiens » joué au théâtre des Amandiers de Nanterre (la pièce est de fait crée en décembre 1982 à New York dans une mise en scène de Françoise Kourilsky… une autre belle histoire théâtrale). Dès lors, Koltès confiera la création de toutes ses nouvelles pièces à Chéreau. Il mettra fin à leur collaboration pour son dernier texte « Roberto Zucco ».


                                                                              Le metteur en scène


Roland Mastrippolito est maître de conférences de l’université de Paris 11. Il débute sa formation d’acteur et commence à étudier les grands essais sur la mise en scène en 2000 dans l’atelier théâtre d’Annick Guillemin. Il fonde avec elle, à l’université, la troupe Cassiopée qui produira cinq pièces du répertoire classique.
En 2008, il rejoint la Compagnie de la Bobine en tant que metteur en scène. Il complète sa formation dans plusieurs ateliers thématiques, en particulier auprès de Pierre Notte et Gloria Paris, et surtout en participant en 2010 à la Formation continue de mise en scène du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris sous la houlette de Daniel Mesguich et Jean Damien Barbin. Roberto Zucco est sa dixième mise en scène. Il a traduit de l’italien Vendeurs d’âmes de Alberto Bassetti et intervient comme comédien dans un projet de mise en scène de cette pièce par l’auteur. Il joue actuellement Domestiquées de Sarah Pèpe sous sa direction

   


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