de Meudon
Depuis notre 1ère compétition en Angleterre, le travail n’a pas manqué afin d’améliorer notre monoplace et de la préparer à une nouvelle épreuve, celle où le niveau y est le plus relevé et où les meilleures équipes mondiales s’affrontent : la Formula Student Allemagne, s’étant déroulée du 4 au 8 Août sur le circuit d’Hockenheim !
La direction et les triangles de suspensions ont tout d’abord été renforcés, afin de corriger les problèmes que nous avions eus en Angleterre.
D’autre part, beaucoup de temps a été consacré à démonter tout le véhicule, afin de peindre chaque pièce, puis à assembler à nouveau notre monoplace désormais à nos couleurs !
Les trains roulants de la monoplace ont ensuite été réglés un peu plus finement, et nos pneus neufs, enfin reçus, ont été montés.
Evidemment, suite à ça a-t-il fallu procéder à des tests : ainsi, des essais ont été effectués sur le circuit du Beltoise Racing Kart, à Trappes.
Ces essais ont tout de suite mis en évidence les énormes différences de performances engendrées par notre changement de train de pneus.
C’est donc plutôt confiants que nous nous apprêtions à terminer les essais lorsqu’un retour de flamme dans l’admission entraîna l’explosion de notre boîte à air en plusieurs parties, et ceci à quelques jours de notre départ pour l’Allemagne !
Etant dans l’incapacité de fabriquer une nouvelle fois cette pièce très complexe, la boîte à air a donc été reconstituée, puis collée, et enfin fibrée et résinée pour accroître sa résistance.
Mardi
Par manque de temps, il ne nous a malheureusement pas été possible de tester à nouveau le bon fonctionnement de notre admission avant notre départ. C’est donc avec une pointe de doute que notre équipe prit la route vers l’Allemagne, pour arriver au camping du circuit d’Hockenheim le mardi soir.
Après avoir fini de remonter l’admission et tenté de démarrer le moteur, c’est le soulagement : tout fonctionne à nouveau parfaitement et aucune fuite n’est décelée, la réparation a donc été un succès !
Un peu plus tard dans la soirée, nous nous apercevons d’un autre problème : nous avons oublié en France une pièce très importante, l’échantillon écrasé de notre atténuateur d’impact.
Notre monoplace dispose en effet d’un « crashbox » à l’avant, afin de limiter la force d’un impact en cas de crash. Afin de vérifier son bon fonctionnement et donc la sécurité des véhicules, un exemplaire déjà écrasé est exigé afin de pouvoir passer le contrôle technique, sans quoi le véhicule ne peut participer aux épreuves.
Un de nos membres étant resté en région parisienne et pouvant donc montrer la pièce aux experts par visioconférence, nous attendons donc le lendemain afin de poser la question aux officiels…
Mercredi
Au programme de cette 1ère journée : inscriptions administratives et installation de notre stand et de notre monoplace sur le circuit.
Une fois l’équipe enregistrée et l’accès au circuit autorisé, nous recherchons immédiatement des officiels afin de savoir si l’échantillon que nous avons oublié est obligatoirement requis.
Malheureusement, les responsables techniques n’étant pas encore arrivés, nous devons patienter encore un moment et en profitons donc pour emmener notre voiture dans les box et y monter notre stand.
Ce n’est qu’en fin d’après-midi que nous réussissons à rencontrer un responsable. Verdict : la pièce manquante doit impérativement être présentée sur place, faute de quoi nous ne pourrons pas rouler.
Nous décidons alors de retourner la chercher en France. Deux de nos membres firent l’aller-retour, pendant que celui resté sur Paris alla à leur rencontre pour leur réduire le nombre de kilomètres à effectuer.
Pendant ce temps, le reste de l’équipe s’occupa de remonter les éléments de notre monoplace ayant été démontés pour le transport, et termina d’installer proprement notre stand.
La nuit déjà bien avancée, le groupe ayant fait l’aller-retour arrive enfin, en possession de la pièce tant convoitée.
Nous pouvons donc aller dormir pour une nuit courte mais paisible.
Jeudi
Le jeudi est le 1er jour où se déroulent les contrôles techniques des véhicules, ainsi que les épreuves imposées par le règlement : Test de retournement (Tilt Test), test de bruit (Noise Test) et test de freinage (Noise Test).
L’ordre de passage des équipes se fait dans l’ordre d’inscription à la compétition.
Le nombre d’équipes inscrites est en effet limité, et nous étions toujours en liste d’attente quelques jours avant notre départ, avant que l’organisation ne valide notre inscription suite au désistement d’autres équipes.
Etant donc en toute fin de liste, et le contrôle des véhicules prenant beaucoup de temps à cause de l’exigence des juges, nous apprenons en cours de journée que nous ne pourrons pas effectuer ces épreuves le jeudi, et qu’il faudra donc attendre le lendemain, jour où se déroulent également les épreuves statiques. Ce qui laisse présager un vendredi très chargé…
Nous profitons donc de ce contretemps pour bichonner notre monoplace dans ses moindres détails, afin qu’elle soit prête à combattre pour la suite du week-end.
N’ayant pas encore eu le temps de le faire depuis que la carrosserie ait été repeinte, nous en profitons également pour remettre en place sur la voiture les logos de tous nos partenaires, des adhésifs ayant été imprimés avant notre départ.
Un nouveau baquet de meilleure qualité a également été moulé, afin que chaque pilote se sente le plus à l’aise possible au volant.
Le jeudi fût également le jour des photos officielles de toutes les équipes participant à la Formula Student Germany.
Vendredi
Sûrement la journée la plus chargée, au cours de laquelle nous devions passer le contrôle technique, mais aussi les épreuves éliminatoires, ainsi que toutes les épreuves statiques !
- Nous attaquons la journée par l’épreuve de présentation, que nous avions améliorée depuis notre dernière compétition.
- Nous poursuivons directement par le Tilt Test, que nous réussissons !
- L’horaire de passage pour nos autres épreuves statiques approchant, nous arrêtons temporairement les épreuves éliminatoires afin d’emmener notre monoplace dans le hall de présentation, où nous devons effectuer deux épreuves : le Design Event et le Cost Event, que nous n’avons malheureusement pas eu le temps de vraiment améliorer par rapport à la dernière fois.
Nos épreuves statiques terminées, et après être passé devant le photographe officiel prenant un cliché de chaque équipe, nous nous dépêchons de retourner aux épreuves éliminatoires afin de passer les deux dernières : le test de bruit et le test de freinage.
- Pour le Noise Test, nous devons nous maintenir au régime indiqué pendant la mesure du bruit, à l’aide d’un ordinateur relié au véhicule.
Malheureusement un problème informatique avec notre ordinateur nous en empêchant, et étant pressés par le temps si nous voulons effectuer la dernière épreuve, nous décidons de tenter le test de bruit au régime maximum, c’est-à-dire au rupteur, à 12000 tr/min.
Ne devant pas dépasser les 110 dB, nous réussissons tout de même ce test avec 108 dB, grâce à notre choix d’utiliser pour ce véhicule un silencieux de série, extrêmement peu bruyant, provenant d’une Honda 600 CBR.
- Le timing de la journée ayant été extrêmement serré, nous arrivons à la dernière minute à notre dernière épreuve qualificative, le Brake Test.
Le but de cette épreuve est toujours de bloquer les 4 roues jusqu’à l’arrêt du véhicule, mais cette fois avec deux subtilités supplémentaires : la voiture doit s’arrêter en ligne, et le moteur ne doit pas caler, cette dernière condition nous posant plutôt problème, notre moteur ne tenant pas du tout le ralenti, même en position débrayée.
La seule solution reste donc de débrayer, et de déclencher le freinage tout en maintenant un peu d’accélérateur pour maintenir un régime plus élevé.
Nous avions droit à 3 essais, avant de pouvoir retenter le lendemain, jour des épreuves dynamiques.
Au 1er essai, nous nous rendons compte que les juges s’étant installés à bord de la voiture lors de l’épreuve du Design avaient déréglé le répartiteur de freinage. Le freinage étant beaucoup trop sur l’arrière, la voiture ne s’arrête pas en ligne.
Le freinage réparti à nouveau correctement, nous nous apercevons au 2ème essai que la roue avant droite freine extrêmement mal, étant la seule à ne pas bloquer.
Ne pouvant effectuer aucune modification avant la fermeture de l’épreuve, nous freinons beaucoup plus fort au 3ème essai et parvenons quand même à bloquer la roue avant droite en même temps que les autres, le tout sans caler : épreuve réussie !
Nous voici donc qualifiés pour les épreuves dynamiques, que nous pourrons donc aborder sereinement, n’ayant plus aucun test à passer le lendemain.
De retour au stand, nous effectuons une vérification complète du véhicule, et procédons à une purge du circuit de freinage. Résultat : une énorme bulle d’air était présente à l’étrier avant droit, il était donc normal que cette roue ait du mal à freiner.
Le problème résolu et notre monoplace prête pour le lendemain, nous sommes heureux de rentrer nous reposer au camping afin de récupérer de cette journée éprouvante.
Samedi
Le samedi se déroulait toutes les épreuves dynamiques, en dehors de l’endurance ayant lieu le dimanche.
Le matin était réservé à l’Accélération et au Skid-Pad, et l’après-midi à l’Autocross.
Ne souhaitant pas nous élancer dès le début de matinée avec une piste et des pneus froids, nous décidons de tout d’abord effectuer quelques tours de roues dans la zone d’essais, afin de chauffer moteur et pneus tout en réhabituant les pilotes à la monoplace. Ceci nous a également permis de laisser le temps à la piste de s’améliorer, le soleil augmentant sa température et le passage des premiers concurrents nettoyant la trajectoire.
- Nous commençons ensuite les épreuves dynamiques par le Skid-Pad, où nous devons parcourir un tracé en « 8 » le plus rapidement possible, un tour chrono étant effectué dans chaque sens.
Le comportement du véhicule est très sain avec nos nouveaux pneus et nous sommes plutôt performants par rapport aux autres concurrents, malgré un moteur ayant du mal à rester à régime constant lors de faibles sollicitations, de petites saccades perturbant parfois la monoplace dans ses appuis.
Lors du passage le plus rapide, une petite erreur dans la dernière boucle nous fait perdre une demi-seconde, mais le chrono global reste excellent vu le manque d’entraînement des pilotes à cette épreuve.
- Nous profitons ensuite que les pneus soient déjà en température pour nous rendre directement sur la ligne droite pour y disputer l’épreuve d’Accélération.
Malgré le fait qu’aucun départ n’ait été véritablement parfait (ce qui laisse une bonne marge de progression pour la suite), nos pilotes d’accélération ont réalisé d’excellentes performances à cette épreuve, en effectuant le 75m départ arrêté en seulement 4,4 secondes, malgré une piste moins rapide qu’en Angleterre !
- Après une rapide vérification de notre monoplace, nous repartons en piste l’après-midi pour effectuer l’Autocross, épreuve comptant sur un tour chronométré, et servant également de qualification pour l’épreuve d’endurance du lendemain.
Lors de cette épreuve, et malgré des performances de la voiture plutôt bonnes, un problème de sélecteur de boîte de vitesses vient malheureusement perturber le bon déroulement des tours chronométrés, rendant le changement de rapports très difficile, voire impossible dans certains cas. Malgré ce gros handicap, nous essayons tout de même d’attaquer pour effectuer le meilleur chrono possible dans ces conditions.
En raison du dysfonctionnement des panneaux affichant les temps réalisés par chaque équipe, nous sommes dans le flou total quant au niveau de nos performances, et c’est relativement déçus que nous retournons aux stands afin de corriger les problèmes sur la voiture.
Le problème de changement de rapports est vite résolu, il s’agissait d’un pivot de tringlerie de boîte qui était desserré, expliquant le fait qu’actionner le levier de vitesses n’entraînait pas l’axe de boîte, rendant ainsi quasiment impossible le changement de rapports.
Après une révision complète, nous remarquons un autre problème : les triangles de suspensions arrières inférieurs, que nous avions déjà renforcés, sont à nouveau tordus. Ceci était plutôt prévisible car le tracé Allemand est extrêmement bosselé, et il n’est pas rare de décoller les roues sur certaines bosses, les triangles doivent donc supporter de grosses contraintes ici.
Les triangles démontés, nous retournons donc au campement, où se trouve le matériel de soudure. Nos triangles sont donc à nouveau renforcés et soudés, avant d’être repeints et laissés à sécher pour la nuit dans notre camion.
Avant de prendre un repos bien mérité, nous allons chercher les résultats de l’Autocross afin de savoir à quelle heure nous prendrons le départ de l’endurance du lendemain.
En effet, l’ordre de départ se fait de manière inversée par rapport aux résultats des qualifications, les équipes les moins rapides s’élançant le matin, alors que les plus rapides prennent le départ l’après-midi.
C’est alors que nous apprenons avec une grande surprise que malgré notre problème de changement de rapports pendant les qualifications, notre chrono est tout de même excellent, non loin derrière celui des Top Teams, et que nous prendrons le départ de l’endurance l’après-midi, avec les meilleures équipes du plateau !
Dimanche
Après une courte nuit, c’est sous la pluie que nous nous levons pour assister au briefing des pilotes, avant de nous rendre dans notre stand pour remonter nos triangles de suspensions, à nouveau renforcés et fraîchement repeints.
La voiture fin prête, nous nous rendons en piste afin de faire chauffer le moteur et de refaire le plein d’essence, toujours sous un temps instable et capricieux mouillant régulièrement la piste, nous obligeant à monter provisoirement les pneus pluie.
N’ayant pu effectuer aucun essai et donc aucun réglage sous la pluie, et notre cartographie rendant notre moteur très peu progressif, nous redoutons l’endurance si celle-ci venait à se dérouler sous la pluie…
Heureusement, la fée météo est avec nous ce jour-là, et les rayons de soleil finissent par s’imposer à la mi-journée, nous laissant partir l’après-midi sur une piste parfaitement sèche.
Dès le départ de l’Endurance, les problèmes de la veille ayant été résolus, le comportement de la voiture est parfait et cela se ressent sur la piste. En ce début d’épreuve, toute l’équipe est impressionnée par les performances de la voiture, signant lemeilleur tour en course pendant les 3 premiers tours, plusieurs secondes au tour plus rapide que nos concurrents directs !!!
Ceci laissait présager une incroyable remontée au cours de l’endurance.
Malheureusement, au 4ème tour, une branche de notre volant se casse, rendant l’inscription en virage et le pilotage extrêmement difficile, et nous faisant perdre au final environ 5 secondes au tour pendant la vingtaine de tour restants nous séparant du drapeau à damiers.
Malgré ces conditions particulièrement difficiles, nous tentons de limiter les dégâts en essayant de rallier l’arrivée tout en perdant le moins de temps possible, et parvenons finalement jusqu’au drapeau à damiers !!
À la proclamation des résultats, c’est encore une fois avec une grande surprise que nous apprenons notre classement à l’endurance : notre voiture se classe à une incroyable 17ème place, sur 75 concurrents, malgré tout le temps perdu à cause de la rupture de notre volant !
Etant données les performances de notre voiture dans les premiers tours, nous sommes bien évidemment déçus en pensant à quel aurait été notre classement si notre volant ne s’était pas cassé en tout début de course !...
D’autant plus que sa rupture, même si notre direction est toujours très raide, est due à un défaut du volant de la responsabilité de notre fournisseur.
Malgré cette déception, nous sommes tout de même satisfaits et nous estimons être assez chanceux d’avoir pu finir la course dans ces conditions.
Nous pouvons de plus être fiers du résultat final, nous classant 17ème à l’endurance, et 30ème au classement général de toutes les épreuves, remplissant ainsi notre objectif de faire un Top 30 à la compétition la plus relevée au monde parmi toutes les épreuves que comporte la Formula Student.
Si vous souhaitez visualiser davantage d’images de notre épreuve d’Hockenheim, nous vous invitons à consulter notre galerie photo à l’adresse suivante : http://dmsrt.smugmug.com/
En attendant, nous vous donnons rendez-vous du 3 au 6 Septembre 2010 pour une 3ème compétition à laquelle nous participons : la Formula Student Italie, sur le circuit Riccardo Paletti, près de Parme.
Mais ceci fera l’objet d’un autre article…
À très bientôt,
Toute l’équipe du DMS Racing Team