l'EPT Grand-Orly Seine Bièvre
Regroupant aujourd’hui plus d’une quarantaine de membres, IPL reste d’abord fidèle à sa vocation : permettre à ses membres, des étudiants de la 1re à la 5e années, d’apprendre à construire ces fameux moteurs-fusées à ergols liquides. Et c’est en commençant à se rapprocher d’Arianespace et du CNES pour œuvrer sur son projet Viserion (voir encadré) que l’association s’est retrouvée à rejoindre PERSEUS et à porter deux nouveaux projets. « Nous avons d’abord décidé de lancer le Mini-Viserion, soit le même moteur-fusée que Viserion mais plus petit en termes de puissance, ce qui lui permet de rentrer dans la gamme de ce que propose PERSEUS, détaille Julien. Ce moteur est aussi plus simple à concevoir que le Viserion puisque l’acheminement des ergols ne se fait que par pressurisation des réservoirs. Ce projet a été validé à l’été 2020, avec une subvention à hauteur de 15 000 euros. Puis, dans la foulée, le CNES nous a également demandé de concevoir en parallèle une motopompe, soit une pompe électrique qui va servir à mettre sous pression des ergols cryogéniques – qui sont à une petite centaine de kelvins, soit à -180° – pour un éventuel futur moteur ! »
Ce sont ces deux projets qui, quelques mois plus tard, ont permis à IPL de briller suite au traditionnel séminaire organisé en début d’année par le CNES afin de permettre à toutes les équipes des écoles impliquées de faire un point sur les projets menés. L’association a alors récolté le prix de l’innovation pour son travail sur la motopompe, le prix du meilleur poster (qui récompense la meilleure présentation de projet) pour ceux qu’elle a réalisés pour la motopompe et le Mini-Viserion ainsi qu’une mention spéciale du jury pour l’ensemble de ses projets. Des récompenses qui s’accompagnaient de « goodies, de beaux livres non disponibles à la vente de photographies Ariane/CNES ou encore d’un Google Home pour notre local », confie Julien. Des cadeaux sympathiques qui, cependant, ne valent pas « la reconnaissance pour le travail accompli » que représentent d’abord ces prix pour l’ingénieur et ses équipes. Une reconnaissance d’autant plus importante qu’elle provient de chercheurs et de professionnels du spatial.
Le contact avec les professionnels est d’ailleurs l’autre avantage du programme PERSEUS dixit l’étudiant : « Par exemple, nous avons déjà pu recevoir les conseils de Jean-Noel Chopinet qui travaille chez ArianeGroup, et bénéficier du suivi de notre coordinateur au sein de PERSEUS, Pascal Pempie, ancien directeur de la propulsion du CNES et actuellement expert à Arianeespace. Il s’agit tout de même d’une personne que les Russes viennent voir pour valider le lanceur Soyouz avant son lancement ! Ce monsieur a énormément d’expérience et de connaissances. »
Depuis ce séminaire, IPL n’a pas levé le pied, bien au contraire. « Les deux projets ne sont pas finis et nous sommes censés proposer en fin d’année les premiers designs assez avancés du Mini-Vesirion comme de la motopompe, explique Julien. Il y a tout un process de conception et nous avançons simultanément sur différentes sous-parties. D’ailleurs, le CNES nous a proposé de signer une convention cadre régissant notre travail à mener sur les trois prochaines années au sein du projet PERSEUS. Cela nous donne un cadre jusqu’à 2023 ! » Les étudiants espèrent ainsi pouvoir également intégrer à l’avenir leurs réalisations à une fusée comme le permet le programme. « Les différents projets menés au sein de PERSEUS ne sont pas déconnectés les uns des autres car le but final est de les intégrer à une fusée de plusieurs mètres de long généralement lancée chaque année à très haute altitude. Cela regroupe des projets liés à l’avionique, à des parties d’ensembles propulsifs, aux réservoirs, etc. Il y a donc tout un programme spatial établi, une ligne directrice. » Suite aux contraintes sanitaires, il faudra attendre au minimum 2022 pour voir la prochaine fusée, nommée Astreos, percer le ciel. Nul doute que Julien et ses camarades suivront alors son lancement avec attention !
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Si Julien Senon et Wenceslas Lombard (IPSA promo 2024) ont souhaité fonder IPL, c’est avant tout pour transformer une idée qui, de leurs propres mots, « permettrait d’augmenter l’efficacité de n’importe quel moteur-fusée en offrant la possibilité d’obtenir la même poussée mais en consommant moins de carburant ». Associée à un brevet déposé par les deux futurs ingénieurs, cette idée est ainsi au cœur même de Viserion, ce projet de moteur-fusée de deux tonnes de poussée sur lequel planchent le duo et une partie des autres IPSAliens ayant depuis rejoint IPL.